Vous pensez être « non réceptif » à l’hypnose ? Ce n’est ni un défaut, ni une fatalité.
Beaucoup de personnes viennent me voir avec cette phrase :
« J’ai essayé l’hypnose, mais ça n’a pas marché sur moi. »
Parfois avec un peu de gêne, comme si c’était leur faute. Comme s’il fallait être bon en hypnose pour mériter un changement.
La réalité, c’est que l’hypnose ne fonctionne pas de la même façon pour tout le monde. Et ce n’est pas un problème.
Hypnose et cerveau : une affaire de connexions (et pas de volonté)
Des études en neurosciences (Hoeft et al., 2012 ; McGeown et al., 2009) ont montré que certaines personnes sont plus réceptives à l’hypnose parce que leur cerveau possède des connexions particulières entre deux zones clés :
- le cortex cingulaire antérieur (ACC) : impliqué dans l’attention sélective,
- et le cortex préfrontal dorsolatéral (DLPFC) : qui gère la logique et le contrôle.
Chez les personnes dites « hautement hypnotisables », ces zones communiquent très bien : le cerveau peut se focaliser intensément sur une suggestion, et mettre la réalité en pause.
Mais chez d’autres, ce dialogue interne est moins actif — ou tout simplement différent. Ce n’est ni un bug, ni un blocage psychologique : c’est une variation neurologique stable.
Peut-on apprendre à devenir plus hypnotisable ?
La réponse courte : non, pas vraiment.
La réponse longue : la réceptivité hypnotique est un trait stable, un peu comme une préférence sensorielle ou un style cognitif. Ce n’est pas quelque chose que l’on peut développer à volonté, comme un muscle.
Et c’est pour ça que certains entrent en transe profonde facilement… tandis que d’autres restent conscients, lucides, sans ressentir d’état modifié.
La bonne nouvelle ? On n’a pas besoin d’un état de transe profond pour évoluer, changer ou guérir.
L’hypnose n’est qu’un outil. Pas une norme.
Dans mon approche, je n’attends pas que vous soyez un « bon sujet » d’hypnose.
Je travaille avec ce qui est là — avec votre fonctionnement cognitif, vos résistances éventuelles, vos ressources. Que vous soyez très suggestible ou très rationnel·le, il existe toujours une porte d’entrée vers le changement.
Parfois, cette porte passe par :
- une hypnose légère ou conversationnelle,
- une stratégie symbolique ou narrative,
- des outils d’activation du corps (respiration, ancrages),
- ou même simplement un accompagnement stratégique bien ciblé.
Vous avez le droit de ne pas « rentrer » en hypnose
Et cela ne veut pas dire que vous êtes « fermé·e », « contrôlant·e » ou « bloqué·e ».
Cela signifie simplement que votre cerveau reste vigilant. Peut-être pour de bonnes raisons.
Et c’est justement là que commence un travail respectueux, sur mesure, qui respecte vos limites et vos capacités. Loin des clichés de l’hypnose spectacle ou de la performance.
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